BMW R65 RED SMOKE - CAFE RACER

Cinq ans de permis ca se fête. Alors David, pour marquer le coup à décider d’enrichir son garage d’une moto supplémentaire. Oui mais que choisir ? il voulait une moto qui lui ressemble, c’est-à-dire racée et dans le coup. Mais également civilisée, donc pas besoin d’un moteur brutal – d’autant qu’il possède déjà un 1200 sportser qui pousse velu. La fréquentation régulière d’Antoine, le boss de l’Atelier du Roule-Toujours a eu le dessus sur les hésitations de David quant à la marque de sa nouvelle moto. Il faut savoir que le Roule-Toujours est l’un des bouclards Béhème les plus anciens et les plus réputés de France. Ils sont spécialisés dans l’entretien, la restauration, et bien sur la préparation des motos BMW depuis toujours. Antoine propose donc un jour à David cette R65 LS de 1985, machine qui servait jusqu’alors de mulet pour l’atelier. Si la mécanique de ce flat à réputation, il faut avouer que son design est très particulier. Ce n’est certes pas le plus grand succès du design Hans Muth.. Qui avait pourtant dessiné les R90/S, R100RS et Suziki Katana. Qu’à cela ne tienne, l’engin va être totalement transfiguré par Antoine en personne.

Fidèle abonnée à café Racer, David ne maque pas d’inspiration pour équiper et remodeler son flat. Il pioche idées et équipements, entre autres, chez French Monkey, Cafe Motors et Waltzwerk. Quant à Antoine, il reçoit toutes les pièces commandées et s’évertue à les assembler dans l’idée de faire une moto saine avant de faire une moto belle. Car en effet, sa philosophie c’est qu’avant de se faire poser une selle en peau d’autruche, il faut prioritairement vérifier les organes qui ont rapport avec la sécurité du pilote et bien sur faire fonctionner le moteur convenablement. Le flat-twin est entièrement révisé, restauré, restauré et par la même occasion repeint en noir. Pendant que le bloc est sur l’établi, la partie-cycle, qui a reçu non sans peine une boucle arrière soi-disant adaptable, passe au thermolaquage. Notons que la fourche provient d’une K75 en 41mm de diamètre et que les disques sont neufs. Antoine, toujours volontaire et au service du client, accepte de passer la R65 en monolever. Une fantaisie de David, une prouesse du technicien.

Roule toujours Plus

Achetée 1000€ à Antoine, David avait prévu un budget total de 7000 € pour sa R65. Oui mais voilà, une moto faire sur mesure ; c’est du luxe, de la haute couture et surtout, c’est aussi prenant qu’excitant. Alors on se laisse vite embringuer dans des travaux qui n’étaient pas prévus au début : « A ce stade, ce serait dommage de ne pas aller au bout. ! » Bien sur, le budget a largement explosé et il n’y a plus grand-chose d’origine sur cette moto. Le Phare avec compteur intégré provient de chez Motogadget, ainsi que le boitier electrique M-Unit intégrant alarme et système sans clef. Il a permis d’installer des boutons poussoirs au guidon. La salle est faite sur mesure. Les silencieux sont des classiques Vattier en inox mais sévèrement raccourcis par Mecatig-Vattier à la demande d’Antoine. Un excellent amortisseur Shock Factory vient remplacer les combinés d’origine qui étaient à bout de souffle. Au début David voulait une paire de bracelets, c’est ce qu’il y a de plus beau, mais dans la perspective de rouler souvent avec sa belle, il a fini par préférer un drag bar plus confortable, complète par des poignées de chez Bihr.

Mais la cerise sur le gâteau, c’est le réservoir et plus précisément ce coloris appelé Red Smoke dans le nuancer BMW. Antoine a proposé ce bidon pour remplacer celui d’origine à la forme disgracieuse. Bonne pioche, David a trouvé ce coloris d’origine d’enfer et il a voulu le garder. Même si la peinture n’était pas trop abimée, on était alors loin du rendu actuel. Plutôt que de le repeindre à neuf, Antoine a demandé à son peintre de faire une restauration. Il y a donc un nettoyage, ponçage léger et un nouveau vernis. Le résultat est bluffant. Du coup, les deux petits garde-boues ont été peints en noir en conservant le filet or qui court aussi sur le réservoir. On s’en doutait, le budget initial est dépassé (doublé !) puisque la moto a coûté au final 14 000€. Mais vous pouvez détailler l’engin dans les moindres détails, on a rement vu une prépa aussi bien fignolée, au point que le mécanicien pourrait se recycler en orfèvrerie.

Depuis, David se sert presque tous les jours de sa Béhème, pour aller au travail et garde sa H-D pour les jours de pluie. Roule toujours, mais avec style.

TEXTE ET PHOTOS : ALBIN CARRIERE 

- Parution dans le Magazine : Café Racer / Janvier - Février 2022